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  • Photo du rédacteurAudrey Villeneuve

Namasté Jean-René !

Assise sur un banc rue Cartier, je viens lire et déguster mon chocolat noir après avoir fait ma promenade en ski de fond sur les Plaines d’Abraham. L’air est frais mais le soleil éclaire et réchauffe de partout. Il me vient l’envie spontanée d’offrir un morceau de chocolat, caramel croquant, à l’homme qui vient tout juste de s’assoir à côté de moi. Désir de partager ma délicieuse collation d’après-ski. Surpris et ravie, Jean-René (nom fictif) accepte le carré de chocolat. Il me remercie et me voilà ravie à mon tour. Je sens à l’intérieur de moi, ce doux et subtil sentiment de bonheur d’être en vie, assise sur ce banc de quartier, parmi les gens qui profitent des chauds rayons du soleil avec Jean-René à mes côtés. Il me demande ce que je lis. Le titre de mon livre l’inspire et le plonge dans ses souvenirs. Jean-René commence à me livrer des passages de sa vie, de son enfance. Des événements bouleversants, difficiles à entendre. Il s’exprime avec éloquence, lucidité et humilité sans apitoiement, ni ressentiment. Maintenant retraité, il me raconte ce que fût sa carrière professionnelle avec un brin de fierté.


À voix haute, il se demande pourquoi il me partage tout ce vécu. Je l’écoute, sensible. Lui dit ce que ça me fait d’entendre son histoire, notamment que je suis impressionnée de voir à quel point il s’est construit comme homme, malgré les gestes inacceptables que des adultes lui ont fait subir alors qu’il n’était qu’un enfant. Nous sommes restés un moment en silence. Puis, Jean-René s’est levé pour continuer sa route, après nous être salués et remerciés mutuellement pour cette rencontre fortuite et ce bon moment passé ensemble.


Nourrie par ce délicieux échange improvisé, cette rencontre inopinée, je me suis sentie privilégiée d’avoir fait la rencontre de Jean-René. Je me suis reconnue dans mon fort intérieur, me félicitant d’avoir écouté mon cœur en offrant cette part de chocolat. Ce geste spontané et la compassion ressentie pour ce nouvel ami septuagénaire, auparavant inconnu, m’ont tout simplement attendrie et vivifiée. Intérieurement, je me suis dit "Namasté Jean-René". Je salue le Divin en toi. Dans chaque personne que l’on rencontre, il nous est possible de saluer le Divin en l’autre; Ce qui est beau et bon en chacun de nous.


Ce court moment fût pour moi un instant de grâce. S’ouvrir à l’instant présent. Laisser émerger les mots ou les gestes inspirés par notre cœur, lorsqu'on se permet de toucher l’autre et d’être touché par l’autre pour entrer en communication authentique. Donner entièrement la pleine valeur à ces instants, c’est aussi choisir en conscience de nourrir l’amour plutôt que la peur.



Nous sommes des êtres d’émotions, des êtres de cœur. Nous octroyer cet amour pour le ressentir et le partager, saisir ces instants de grâce à notre portée, c’est vibrer notre propre musique et rayonner notre propre lumière.

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